L’avis des Cahiers du Foot sur Ounas
« Christophe Kuchly : On dit “Adam” ou “Adame” ?
Raphaël Cosmidis : Je ne sais pas, dans les petits que j’entraîne il y en a plein qui s’appellent Adam, donc je ne les appelle pas.
Julien Momont : Donc ils sont remplaçants ?
R : Non, ils ne sont pas dans l’équipe parce qu’ils sont trop forts.
J : En tout cas, Adam Ounas c’est le rayon de soleil de Bordeaux, même si pour moi il reste assez brut de décoffrage. Ok il fait des différences individuelles, mais je trouve qu’il y a encore beaucoup de mauvais choix, il est assez individualiste…
R : Il n’a que dix-neuf ans.
J : Oui, mais c’est le prototype du tricoteur qui a percé dans une équipe hyper faiblarde techniquement. Mais pour moi, il y a encore beaucoup de points d’interrogation.
R : Oui mais là, pour les joueurs dont on parle, les quinze espoirs, il faut privilégier le talent. Lui, il a une vraie qualité de passe, je l’ai vu créer des décalages par la passe…
J : Il n’a que 0,8 passe clé (passe précédant un tir NDLR) par match cette saison.
R : Mais il joue dans l’une des équipes les plus déprimantes de France. Il a un tel talent que bien coaché, ce sera un excellent joueur. Il a un potentiel Boufal, joueur qui peut jouer sur le côté, qui fait parfois des mauvais choix mais qui peut partir d’un côté et créer des différences. Ces profils-là sont importants.
J : Oui, c’est la comparaison qu’on peut faire, mais c’est le genre de joueur qui peut aussi basculer du côté obscur. Leur évolution est difficile à prévoir.
C : C’est pour ça que je le mets 14ème. Je le mets dans les quinze parce que je pense que le mec a trop de talent pour ne pas l’inclure du tout, mais il y a quand même un risque qu’il devienne une caricature de lui-même et qu’il ne passe jamais le cap de “Je suis bon techniquement et j’y ajoute l’intelligence tactique et les bons choix”. Après, au-delà de ses 19 ans, il débarque juste cette saison, il a mis quatre buts (un 5ème à Monaco depuis NDLR) : au-delà des dribbles, marquer quatre buts avec Bordeaux cette année, c’est presque en avoir marqué dix avec le PSG. Rolan aussi a marqué quatre buts, Crivelli en a marqué trois… Avec quatre buts, il est deuxième meilleur buteur du club.
J : Surtout que sa saison a vraiment commencé en décembre.
R : C’est quand même rare ce type de joueurs à cet âge-là. On ne s’en rend pas compte, je pense. »